Interview (Charts in France)

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Interview réalisée par Thierry Cadet pour le site http://www.ChartsInFrance.net

Elle est longue la liste : jolie, talentueuse, simple, douce, énervée… vivante quoi ! Un joli premier album sur fond de musique folk – qui après avoir peiné à rencontrer son public, s’envole vers les sommets du Top ! – à découvrir d’urgence ; Rose est là pour longtemps. Après « La liste », le nouveau single sera « Ciao Bella » ; nous l’avons rencontrée.

Charts in France (Thierry Cadet, rédacteur) : Quel regard portes-tu, quelques mois après sa sortie, sur l’accueil que le public a réservé à ton premier album ?

Rose : J’en suis très heureuse. Sachant que mon label a fait les choses intelligemment, la promo a été concentrée sur le même laps de temps, avec la diffusion du clip, la pub télé et puis bien sûr mes premières parties.

Lequel des trois évènements médiatiques a-t-il, selon toi, permis à ton album de décoller et de rencontrer son public (l’album de Rose a, en effet, mis du temps à démarrer : 129ème en septembre dernier, puis 162, 133, 178, 170, disparition du classement, 198ème le 19 novembre, disparition de nouveau, 200ème le 7 janvier, 184, 194, 30, 19, 20, 21, 20, 34, 36…) : le fait de faire un « Taratata », celui de passer au « Journal de 13h », ou d’avoir son album en bacs à moins de dix euros grâce à une opération commerciale ?

Je crois que les trois y ont contribué, c’est un tout. Pour « Taratata », nous devions passer beaucoup plus tôt, cet automne, mais finalement la diffusion a été décalée et je ne peux pas m’en plaindre car de cette manière ça a coïncidé avec le reste de la promo dont je te parlais tout à l’heure. Comme quoi, il ne faut jamais désepérer (ndlr : Olivia Ruiz ou bien encore Anaïs avait connu le même sort avec leurs albums pour ensuite décoller avec le triomphe que l’on sait).

On te sait très « MySpacienne » ! Est-ce un bon moyen de communication selon toi ?

Oui, et en même temps il y a un aussi un côté assez impudique. Du fait que les gens peuvent communiquer avec toi facilement, ils pensent te connaître, te laissent des milliers de messages et ne comprennent pas toujours que tu ne puisses y répondre. Ca c’est le problème. L’avantage est que tu as une forte exposition de ta musique sur le Net, sans oublier le côté ludique aussi.

Qui est le groupe 1973 ou Bensé que tu recommandes dans les liens de ton site officiel ?

Ce sont des potes musiciens, on avance ensemble, avec chacun son parcours…

Pourquoi as-tu préféré faire confiance à un petit label comme Source etc. plutôt qu’à une grosse Major ?

En fait quand j’ai signé chez Source etc., nous n’étions que trois artistes et c’est un avantage parce que, de ce fait, le label prend plus de temps pour développer le projet, il s’investit beaucoup mieux. Avec une Major j’aurai très certainement été noyée dans le lot d’artistes qu’ils doivent gérer. Et puis il y a aussi plus de chaleur, plus de proximité; et je dois dire que jusqu’à présent ils ont fait un travail remarquable. Surtout que je n’avais signé qu’avec une chanson, grâce à « La liste », ils m’ont donc fait confiance pour la suite. Je sentais bien que partout où je faisais écouter cette chanson, il se passait quelque chose. Peut-être parce qu’elle parle aux gens comme de leur quotidien à eux aussi, elle est pourtant tellement personnelle cette chanson…

Quand on écoute ton album, on pense à Bob Dylan dans l’esprit dépouillé des arrangements, l’harmonica etc. mais on entend aussi des ambiances très jazzy, quels sont tes influences ?

Dylan, mais aussi Janis Joplin, Ricky Lee Jones, Neil Young, David Bowie, Emmylou Harris, Bruce Springsteen… j’écoute peu de chanson française par contre, mis à part Gainsbourg, Souchon ou Dutronc. Je préfère lire.

Tu disais avoir écrit les textes de cet album à un moment de ta vie où tu n’étais pas au mieux, ça n’est pas trop difficile de les interpréter aujourd’hui ?

Non, ça n’est pas trop difficile, je les ai digérés (sourire).

Le garçon de « La liste » est il toujours d’actualité lui ?

Oui.

En parcourant ton album, on se rend compte que tu dresses souvent des portraits masculins, pas toujours flatteur d’ailleurs (« Sombre con », « Julien »)…

J’essaie de comprendre les choses, de comprendre ce qui peut bien se passer dans leur tête, mais il ne faut surtout pas y voir une once de féminisme. Julien est toujours dans ma vie, c’est Bensé dont je te parlais tout à l’heure…

Qui est Bella ?

Bella c’est moi. C’est mon grand-père, aujourd’hui disparu, qui m’appelait comme ça. Il me disait « Ciao Bella, les autres on s’en fout, les autres c’est pas nous… »; je l’aimais énormément. Cette chanson lui rend hommage et sera d’ailleurs le prochain single.

Tu as fait les premieres parties de Souchon, Polar, Jehro, Jean-Louis Aubert, Skye; là tu continues de te produire à l' »Americaine » comme on disait à l’époque : Axelle Red, Martin Rappeneau, Barbara Carlotti… est-ce une bonne école ?

Une très bonne école ! Et puis j’ai eu la chance d’en faire beaucoup, et avec des publics différents. Je reviens d’une première partie d’un concert de The Servant, et je dois dire que ce fût assez difficile au début parce que les gens étaient venus pour du rock; cela dit j’ai quand même réussi à attrapper de très beaux regards et certains étaient très attentifs.

La scène est-elle très importante pour toi ?

La scène c’est tout. Mon métier est de me retrouver devant un public avec ma guitare afin de leur raconter des histoires.

Raconter des histoires, c’est drôle parce que juste avant la sortie de cet album, tu étais institutrice. Tu aimais leur raconter des histoires aux enfants aussi ?

(Sourire) Oui, sauf que musicalement c’était difficile… les enfants d’aujourd’hui ont une culture musicale inexistante… ils ne connaissaient pas plus de choses que K-Maro…

En mai prochain, tu seras à Paris au Café de la Danse… comment va s’articuler ce concert niveau logistique ? Guitare/voix, ou autres… ?

Oui, guitare/voix, mais aussi d’autres instruments. Nous serons plusieurs sur scène. Nous sommes en train de préparer tout ça; mais ces concerts resteront intimistes.

Y chanteras-tu de nouvelles chansons ?

Non je ne pense pas. Je les ai écrites, mais pour être certaine de ne pas m’en lasser assez vite, et de ne pas lasser le public aussi, car elles se retrouveront probablement sur le prochain album, je les conserve bien au chaud.

As-tu une idée de comment sera ton prochain album ?

(Sourire) Oh la la… c’est encore loin, mais je crois que je le veux moins « parfait » au niveau du son. Je veux dire par là, qu’un premier album a les maladresses et les qualités d’un premier disque, mais en le réécoutant aujourd’hui, je le trouve trop « lisse » par rapport aux arrangements. J’aurai aimé quelque chose de plus « roots ».

As-tu choisi, à ton tour, une première partie ?

Non pas encore, mais pourquoi pas…

Tu sais que la chanteuse Little a signé chez Source etc. ?

Ah oui ? C’est très bien pour elle !

Penses-tu appartenir à ce que la presse appelle trop communément « Nouvelle scène française » ?

Non. Je ne ressemble ni à Bénabar, ni à Vincent Delerm, et puis on fait tous des choses différentes, pourquoi vouloir nous mettre dans le même sac ? Olivia Ruiz a son style bien à elle, Anaïs aussi… on fait seulement partie de la même génération, ça c’est plus juste.

Où te projètes-tu dans dix ans, avec une petite fille comme dans ta chanson ?

(Rires) Dans dix ans ? J’espère que j’aurai beaucoup d’enfants !

Pour finir, Rose est-elle amoureuse actuellement ?

Oui.

Merci beaucoup Rose !

Merci à toi.

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