Interview (Vosges Matin)

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Rose : « Ce que j’avais au fond… »

A 31 ans, la niçoise rose a digéré le succès de son premier album et fait le point sur la femme qu’elle est aujourd’hui.

Sa « liste » a été consultée par plus de 200 000 personnes il y a trois ans. Après s’être mariée puis avoir divorcé, Rose revient avec un deuxième album tout en mélancolie. Âmes sensibles, ne pas s’abstenir.

Avant de se lancer définitivement dans la chanson, Rose a été institutrice pendant deux ans. Plus attirée par l’écriture, elle fermera définitivement les manuels scolaires. « Comme institutrice, j’étais mauvaise ! Je n’étais pas faite pour ça et je manquais d’autorité. » L’artiste reconnaît aussi quelques lacunes :  » Je suis nulle en géographie française. C’est un truc qui fait bien marrer toute mon équipe. Je suis capable de sortir des choses complètement aberrantes et j’avais peur que les élèves posent des questions. » Surtout, la jeune femme avait eu la chance de croiser une institutrice formidable en CM1. « Elle s’appelait Mme Lanteri. Elle arrivait à rendre le travail ludique tout en nous laissant une belle liberté. Elle nous a fait lire des livres hallucinants tels que l’Odyssée d’Homère. En CM1 ! Vous vous rendez compte ? J’ai tellement adoré cette période que je ne supportais pas de ne pas arriver à reproduire ça. »

Comment encaisse-t-on le succès fulgurant qui a été le vôtre avec votre premier album ?

« D’un côté, ce n’est pas facile mais c’est également euphorisant. J’ai eu le sentiment de vivre plus en trois ans que lors des quinze années précédentes. Avant, j’avais l’impression de faire du recyclé et là, on m’a mis entre les mains plein de choses qui m’ont ouvert des tas de possibilités. C’est très angoissant ! »

Comme par exemple écrire un deuxième album ?

« Avant, il y avait la scène liée au premier album ! Je n’en avais jamais fait et je me suis retrouvée à devoir assurer une tournée de 150 dates… Pour le deuxième album, je n’ai pas eu l’angoisse de la page blanche car je peux écrire des tonnes de pages. Je me demandais surtout si ce que j’allais raconter pourrait être intéressant. J’ai douté : et si mon premier album avait juste été de la chance ? »

Le second, « Les souvenirs sous ma frange », transpire la mélancolie. C’était voulu ?

« Je ne m’en suis pas rendu compte en l’écrivant. Une fois terminé, j’étais surprise et déçue. Cet album, c’est tout ce que j’avais au fond de moi. Je me suis replongé dans mon passé. Comme on le fait quand tout fout le camp autour de vous. Entre les deux albums, je me suis marié et j’ai divorcé. Je ne pensais pas que ma vie serait aussi difficile. J’étais désemparée et j’ai eu besoin de me tourner vers ma famille pour me réconforter. »

Vous écrivez sur le temps qui passe. Ça vous angoisse ?

« Je n’ai pas l’impression d’avoir écrit sur le temps qui passe. La chanson que j’aurai aimé écrire sur ce thème, c’est « Avec le temps » de Léo Ferré et c’est déjà fait ! Le temps efface les blessures mais est-ce qu’on en a réellement envie ? Au fond de nous, on veut garder une petite part de ces blessures. À 30 ans, tout allait bien pour moi et à 31 ans, plus rien n’allait. Ne pas avoir la vie dont on rêvait, ça fait mal. »

Ce deuxième album n’est-il pas finalement une sorte de bilan ?

« Oui. Il fallait que je réfléchisse à tout ce que j’étais. Pourtant, je ne suis pas quelqu’un de figé dans le passé. Je veux aller de l’avant mais je suis à une période de ma vie un peu flippante. J’étais une gamine dans l’âme et là, je me sens devenue femme. »

« Yes, we did », le premier single, comment l’avez-vous choisi ?

« Ce n’est pas moi qui l’ai choisi ! Attention, je ne crache pas dans la soupe mais quand j’ai écrit cette chanson, j’ai vite compris que ça sentait le single. C’est la chanson la plus accessible car elle parle de l’air du temps mais au final, elle ne représente pas l’album. Le deuxième single, « Comment c’était déjà », le représente davantage. »

C’est votre chanson préférée ?

« Elle fait partie de mes préférées. J’aime aussi beaucoup « Chez moi ». J’ai pu y dire des choses que je n’avais jamais dites aux gens que j’aime. Mon père sait désormais que je suis quelqu’un de maladroit. C’est difficile de parler de certaines choses avec son père. »

Vous êtes auteur et compositeur. Aimeriez-vous écrire pour d’autres artistes ?

« Oui et cela commence tout doucement à arriver. J’en ai vraiment envie. C’est complètement différent que d’écrire pour soi. Je ne peux pas chanter des choses imaginaires mais j’aime qu’on me commande une chanson sur un thème précis. J’en ai écrit une pour Amandine Bourgeois, la gagnante de la « Nouvelle Star ». Je suis très fière car elle a choisi « Du temps » comme deuxième single. J’aimerai beaucoup écrire pour des gens comme Jacques Dutronc, Eddy Mitchell ou encore France Gall. Avant d’être chanteuse, je me considère comme auteur. »

On vous l’a demandé des milliers de fois mais qu’ajouteriez-vous à « La liste » aujourd’hui ?

« Il reste surtout beaucoup de choses à faire sur cette liste ! Faire une petite fille et des choses à deux notamment… Et aussi un Zénith un jour ! »

Propos recueillis par Stéphane MAGNOUX

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